Thaïlande - Partie 1
Album photoAprès onze mois passés dans l'hémisphère Sud, un retour trop brutal n'est pas conseillé : on effectue donc une halte sous les tropiques : la Thaïlande et plus précisément le Nord-Est (l'Isan).
Notre premier choc culturel n'était pas celui auquel on s'attendait : Jimmy, gérant du premier homestay, sort de l'ordinaire par ce qu'il mange (pain-saucisse, steak et frites exclusivement), ce qu'il porte (short moulant, singlet, baskets, montre et bracelet en or) et ce qu'il pense de la Thaïlande. Il est le roi sur la route et marche comme Super Mario. C'est un farang ("étranger", il est Anglais).
On s'écroule dans notre lit (il y a 7h de trop dans la journée à cause du décalage horaire) après un bon petit souper préparé par Lamai, l'épouse Thaï de Jimmy. Le lendemain, on commence par une visite guidée du village (il y a du riz qui sèche partout, c'est la récolte) avant de monter dans le carrosse de Jimmy (airco, poignées couleurs argent flashy) pour la partie culturelle : un arbre sacré 'Sai Ngam', le temple de Phimai et le village surélevé de Ban Prasat ( la surélévation est due aux 4000 corps enterrés en-dessous, les plus vieux ont 3000 ans).
Rien de tel qu'un déjeuner d'insectes grillés pour démarrer une grosse journée. Le deuxième jour, on part se perdre dans les champs de riz de la famille de Lamai où des moissonneuses bariolées tournent à plein régime, c'est le rush de la récolte ! La culture du riz est la ressource principale de l'Isan (le climat ne permet de cultiver le riz qu'une seule fois par an, 3 mois de travail). Comme rentrée d'argent supplémentaire, certains villages se spécialisent dans un type d'artisanat. Aujourd'hui, on découvre un village de la soie : depuis l'élevage des vers, au fillage des cocons (petites boules jaunes ébouillantées, le vers [il est gros!] est alors très bon à manger...), depuis le tissage jusqu'à la couture sur mesure.
Jusqu'ici c'était du tout cuit : Jimmy nous promenait. Maintenant, on sort notre "Lonely Planet", notre meilleur Thaï (qui se résume à bonjour-merci-au revoir) et on se donne carte blanche pour visiter l'Isan en 2 semaines.
Après 6h de bus et 5min de Tuk Tuk, on débarque à l'improviste chez Pirom et Aree. Comme parfois, des images valent mieux qu'un long discours, voilà ce qu'on y a exploré :
"C'est dans les vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes" s'applique-t-il au tourisme ? La réponse avec Pirom (71 ans) et Sa'hing (depuis 1 an à la retraite), son chauffeur et ancien collègue de bureau qui nous ont concocté un trip de 3 jours.
"L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt". Sur ce, à 8h du mat, "on est parti" [en français dans le texte] (Pirom et Sahing se font plaisir d'utiliser l'expression). Afin que le voyage se passe sous de bonnes auspices, on accroche un petit porte-bonheur ('Phuang Malai') au rétroviseur (le trafic est dangereux en Thaïlande)... Sahing tourne la clef dans le contact de Buddy (un van 8+1 personnes, d'une quinzaine d'années) et une demi-heure plus tard, on arrive à Ku Phra Ko Na.
Pirom nous initie à la mythologie hindouiste, en se basant sur les fresques de ce temple khmer, pre-Angkor. Pendant ce temps-là, Sahing s'assure qu'aucun macaque (et il y en a beaucoup) ne rentre dans le van par une fenêtre entrouverte. Sur notre lancée historique, on continue vers un second temple (un peu plus "ruineux", les pièces attendent d'être remontées) : Ku Ka Sing Khmer Temple.
Picnic de roi dans une cahute le long d'un champ de riz avec salade de papaye (avec cacahuètes ou poisson fermenté selon les goûts Thaï ou Lao), sticky rice, cou de cochon, poisson-chat, ... On mange traditionnellement avec ses doigts.
D'un village à l'autre, la langue (Khmer, Lao, Isan, Thaï, un mix de l'un et l'autre) est différente. Heureusement Pirom, guide et interprète, est là : on assiste à une démonstration de tressage de bambou dans un village spécialisé dans ... le tressage de bambou. Après-midi artisanat : coussins triangulaires, tambours et gongs en tout genre.
À partir du deuxième jour, on ne quittera plus le Mékong. On sillonne à travers les parcs naturels qui le bordent. On se fait peur à Pha Taem: en contemplant les peintures rupestres, Rossana surprend un serpent et inversement. Olivier se prend pour un Yamakasi à Sam Phan Tok et saute d'un rocher à l'autre.
5h du mat', direction le marché local où Pirom achète des offrandes pour les moines. Il est coutume de leur offrir à manger quand ils défilent dans la rue tous les jours à 6h du matin (ils vivent de la bonne grâce des gens ). Ils étaient un peu surpris de voir ces deux étrangers débarqués pour leur offrir leur petit-déjeuner...
Notre programme nous accorde quelques minutes pour observer le lever de soleil sur le Mékong ainsi que les pirogues motorisées laotiennes qui accoste la rive Thaï pour le marché qui leur est spécialement dédié. Ensuite, une série de temples bouddhistes et stûpas (tours sacrées laotiennes) avant de terminer notre tour à Nakhon Phanom : réplique de la résidence d'Ho-Chi-Minh et dîner vietnamien (la ville est fortement influencée).
Nos deux compères, Pirom et Sahing, retournent à Surin pour le festival des éléphants et on se dirige inlassablement vers le Nord! La suite au prochain épisode ;)