La jetée, cette institution... Historiquement, tout village côtier qui se respecte doit, tôt au tard, demander au gouvernement de construire une jetée. Que ce soit pour exporter le grain, du minerai (gypse, dolomie, cuivre, ...), de la laine et importer tous les biens de première nécessité non produits sur place (conserves, sucre, savon, ...), c'est un peu le cordon ombilical de la bourgade. Sans elle, un petit bateau intermédiaire doit faire la navette entre la terre et le plus gros bateau amarré au loin, entreprise fatiguante et totalement dépendante de l'humeur de la mer.

La fleurissement des jetées sur la péninsule de Eyre a commencé il y a 150 ans. Par la suite, les routes se sont développées et la mer n'était plus l'unique chemin vers un port plus important tel que Adelaïde. Ces constructions en bois massif, de plusieurs centaines de mètres de long, toutes différentes : tantôt droites, courbées, avec ou sans abri, tombent progressivement en désuétude. Certaines, trop délabrées, sont raccourcies à la dynamite. Mais la jetée est ancrée dans le cœur des habitants. À coup de pétitions et levées de fond, elles font peaux neuves. Aujourd'hui, ce patrimoine local est principalement utilisé à titre récréatif car poissons, crustacés et poulpes aiment déambuler entre les poteaux qui soutiennent la structure et l'Australien moyen est plutôt un sacré maniaque de la pêche. On va, de temps en temps, voir de nos propres yeux ce qui grouille là-dessous avec masque et tuba.

Eyre est la plus imposante des péninsules de l'Australie méridionale. Sa côte est, protégée par le reste du continent, offre de nombreuses plages bucoliques, fort appréciées par cette météo caniculaire. Parfois, même les dauphins sont de la partie...

La côte Est de la péninsule: phare de Point Lowly, dauphins dans la marina de Whyalla, peinture sur silo à Cowell, falaises et lion de mer à Port Gibbon crabe dans la mangrove
La côte Est de la péninsule: phare de Point Lowly, dauphins dans la marina de Whyalla, peinture sur silo à Cowell, falaises et lion de mer à Port Gibbon crabe dans la mangrove

Telle une cerise sur le gâteau, la péninsule se termine par un parc national. Après avoir descendu une pinte à la microbrasserie locale, pris une douche à la marina, nous voici d'attaque. Un obélisque rappelant le passage de l'explorateur Matthew Flinders (qui a cartographié presque toute l'Australie et a d'ailleurs suggéré ce nom pour le continent), encore un phare, des émeus en vadrouille et des kangourous mignons sont au rendez-vous. La péninsule est très renommée pour ses fruits de mer, nos papilles sont en reste. Il se fait que Port Lincoln est la capitale mondiale du thon, cela demande vérification. La dégustation de produits de la mer continue et, à Coffin Bay, on s'intéresse de près à l'huître. On enfile des cuissardes et, après une brève introduction historique, nous voilà tous à l'eau pour rejoindre "le bar aquatique". On nous explique le mode de culture en panier : mis au point par un Australien, il s'est répandu à travers le monde grâce à son efficacité mais s'est heurté au chauvinisme français. L'apprentissage d'ouverture de la coquille est indubitablement suivi d'une dégustation.

Street art et mosaïques à Tumby Bay
Street art et mosaïques à Tumby Bay
La côte ouest de la péninsule: Coffin Bay, sculptures sur les falaises de Ellison et Cummins
La côte ouest de la péninsule: Coffin Bay, sculptures sur les falaises de Ellison et Cummins

Katy veille à ce que les vacances restent trépignantes : dans une bourgade balnéaire des plus paisibles (comprenez "il n'y avait pas un chat"), curieuse d'en connaître un peu plus, elle ouvre la boîte du défibrillateur public. L'alarme s'enclenche (et oui il y a un antivol!) et un lointain voisin accourt pour nous venir potentiellement en aide. Encore 100m de plus et on aurait pu défibriller le valeureux mais plus si jeune voisin.

Un peu plus loin, à Vénus Bay, la récente (il y a 3 jours) observation d'un requin blanc (seulement 3m de long) ne calme pas nos ardeurs : un rapide saut de la jetée s'impose et l'adrénaline ne manque pas de sortir Olivier rapidement de l'eau.

On campe au pied de "pierres levées" où seule la nature a œuvré au processus. Plus que quelques plages et falaises nous séparent de Ceduna, la fin de la péninsule et notre première ville après la traversée du Nullarbor, il y a de ça presque un mois maintenant.

Jetées, falaises et pierres levées Murphy's Haystacks
Jetées, falaises et pierres levées Murphy's Haystacks

Quel bon vent nous amène encore à Penong ? Veut-on montrer le musée des pompes à énergie éolienne à Katy ? Peut-être, mais principalement on a rendez-vous avec Bo, Maddie et Connor pour une soirée endiablée (Bo tenait à combattre Olivier au tennis de table). L'histoire ne retiendra pas qui a gagné mais notre route continue le lendemain matin vers l'Est et la péninsule de Yorke.

L'intérieur des terres pour rejoindre Port Augusta
L'intérieur des terres pour rejoindre Port Augusta

Peut être vous vous demandez si on rentre bientôt ? Notre demande de visa pour une deuxième année de permis vacances-travail a bel et bien été acceptée !!! Les aventures et autres péripéties de Rokiwi peuvent donc continuer pour quelques mois encore... 🥳🥳