Porongurup Pure bis
Album photoDe la pluie, du vent, un ciel plombé, il fait froid (d'après les standards australiens), pas de doute, on est de retour dans les Porongurup ! Cette chaîne de blocs granitiques nous toise dès poltron minet quand on va traire d'abord les vaches puis les brebis. Après la traite, les veaux et les agneaux retrouvent leurs mamans et vont passer la journée au pré. En fin d'après-midi, les petits sont séparés pour qu'ils nous laissent un peu de lait le lendemain matin.
Les pis défilent, tous différents. Les vaches sont placides : on installe la trayeuse et voilà :). De temps en temps, une nouvelle recrue chahute le reste du groupe et te félicite d'avoir mis la trayeuse par une bonne grosse bouse... Il faut être attentif, ce sont les risques du métier ! Il y a entre sept et neuf vaches à traire pour le moment et elles ont toutes leur petit nom...
Les brebis sont plus "chatouilleuses" et demandent plus d'attention, leur pis étant souvent asymétrique. Certaines ouvrent les vannes et inondent le système de lait, d'autres ont besoin d'être convaincues par de petits massages. Après quelques six semaines de boulot, on en reconnaît certaines parmi les 76, grâce à leur arrière-train. Il y a Santa avec une barbe de père Noël sur le pis, Girafe très haute sur pattes, princesse et son derrière tout rose, castor avec son reste de queue dodu, ...
Que fait-on avec tout ce lait ? Du fromage bien sûr : du Brie et du Camembert, du feta, du fromage frais, du Cheddar, du Pecorino, du Manchego. Mais le lait est aussi vendu frais (celui de mouton est particulièrement recherché par les gens intolérants au lactose). On fabrique également du yaourt, du kéfir, des laits aromatisés, de la crème fraîche, du feta sous huile et du Boursin. Tout se fait artisanalement et cela nous occupe deux ou trois jours par semaine. Ces délicieux produits sont écoulés dans différents magasins et restaurants de la région et aussi vendus directement à l'incontournable rendez-vous hebdomadaire du marché fermier de Albany. On y trouve enfin du vrai pain :) !! Et tant d'autres délicieuses victuailles locales telles des asperges, des champignons, des avocats, ...
Premier projet d'envergure : la construction d'un nouveau poulailler. Pouvant accueillir une dizaine de poulettes, en hauteur pour éviter les serpents, construit en restes de jarrah (bois rouge imputrescible), nettoyage facilité, c'est la Rolls-Royce des poulaillers ! On n'attend plus que quelques nouvelles poules pour finir le projet et vérifier sa résistance aux renards.
Parmi nos autres attributions, on s'occupe de Emerson. Il a bien grandi en notre absence et babille abondamment : nos nouveaux noms sont Wivi et Anna. Olivier est son idole absolue, ils ne se quittent pas d'une semelle. La famille a aussi accueilli un nouveau chiot, Harrison, qui a encore beaucoup à apprendre avant de devenir un efficace chien de berger mais qui bénéficie d'un important capital sympathie. C'est une pratique courante de la maisonnée de nommer les animaux d'après des personnes : la vache Hope a donc donné naissance à un petit Olivier et Tubby a une petite Rosanna.
Le printemps est en cours de route et on profite de quelques très belles journées pour aller à la plage. Que ce soit après le marché avec Emerson et family (bien que ce dernier, terreur du bac à sable, a en fait peur des vagues) ou en amoureux à Two People's Bay avec ces eaux turquoises et son sable blanc ; l'océan a toujours quelque chose de magique.
Petit crochet de quelques jours à Bunbury où on passe dire bonjour à nos co-volontaires de Carey Downs : Glenys et Rod, l'aventureux couple de 80 ans. C'est également le moment de dire au revoir pour de bon à la côte ouest : dernier coucher de soleil sur l'océan.