Carey Downs bis

Qu'est ce qui a changé à Carey Downs en un mois? Harry, Alys et family passent une bonne partie du mois d'août en vadrouille. Rod et Glenys, un couple de retraités, sont en charge du farm sitting. La chasse aux poussières a été déclarée par Glenys, la maison est maintenant pétillante de propreté. Rod, conducteur et réparateur de bulldozers, a nivellé la plupart des routes de Carey Downs. Sont également présents, trois chercheurs d'or (dont l'oncle de Alys). Ils explorent le fond des ruisseaux au détecteur à métaux. Ils repartent avec une toute petite pépite d'or et quelques kilos d'échantillons à analyser.

La maisonnée accueille désormais une nouvelle mascotte... Blacky est une petite vache orpheline toute douce qui aime bien les gratouilles. Gourmande, elle a besoin d'un biberon deux fois par jour et le réclame bruyamment à la porte de la cuisine. Jouette, elle aime mâchonner la lessive propre qui sèche sur le fil.

Hop hop, au travail. Pour se remettre en selle, rien de tel que d'assembler une vingtaine de chaises en kit du célèbre géant de l'ameublement suédois. Pendant que Rossana affine sa chaîne de montage, Olivier est chargé de mission construction de quatres tables d'extension de machine à coudre.

Alys a comme projet d'agrandir la capacité d'accueil de Carey Downs et donc sa flotte de donga (container avec quatres chambrettes revendu par les compagnies minières). Avant ça, il faut augmenter le glamour d'un des deux dongas déjà présent. La chambre simple du mineur devient double pour faire comme un nid douillet tout en gardant le charme bucolique minier. On remplace les lits simples par des doubles, les portes doivent devenir coulissantes et on ampute les bureaux pour les transformer en tables de chevet.

Deux jours plus tard, la transition est opérée et l'équipe volante d'étude de sol par résonance magnétique peut y prendre ses quartiers. En bref, c'est toujours de l'exploration minière mais avec encore plus de moyens : un avion monté d'un sonar magnétique.

Les vaches ne semblent guère affectées par le survol de l'avion (à l'instar d'autres stations où ce gros oiseau est utilisé pour le rassemblement). Ce n'est pas plus mal car on doit en récupérer une cinquantaine pour l'imminent séminaire sur comment manipuler du bétail en induisant un minimum de stress.

Bruce, notre coach, est l'homme de la situation! Après quelques explications théoriques, on passe à la pratique avec Harry, Alys et leurs quelques voisins fermiers. Première mise en situation: "parallèler" le troupeau. Quand tu marches parallèlement aux vaches (et ce parfois à 15m de distance), tu les ralentis puis elles s'arrêtent. Comme une pédale d'embrayage, la vitesse de ton pas va réguler celui du troupeau : les vaches marchent (au lieu de se précipiter), leur niveau d'anxiété diminue et tu les as sous contrôle.

Le second truc, c'est de les diriger. Grâce ta position et ta posture, tu envoies des "ondes de pression" où elles ne doivent pas aller. En pointant le doigt avec insistance vers l'oeil d'une vache, tu lui fais faire demi tour. Bon, dans tout ça, il ne faut pas oublier la sécurité des usagers. Quand tu "pressurises" un gros taureau de 800kg dans l'oeil, c'est toujours intéressant d'être le long des barrières pour évacuer rapidement si nécessaire. Heureusement, il était gentil car ça faisait une journée qu'on le manipulait / baissait son stress. Tout fonctionne tellement bien que Harry pourra faire son rassemblement annuel presque tout seul, les doigts dans le nez.

On peut dompter les vaches mais c'est plus difficile avec le temps, il file quoiqu'il arrive. On se "bush" d'ici pour retourner vers les verts pâturages et forêts du sud.